A La Côte, le dynamisme n’est plus synonyme d’extravagance

Les acheteurs se montrent plus critiques et les prix ne s’envolent plus.

La Côte fait toujours autant rêver

Le marché du neuf y est toujours dynamique. Mais les acheteurs se montrent plus critiques et les prix ne s’envolent plus.

De Versoix jusqu’à Gland, en passant par Nyon, direction Morges, La Côte conserve son potentiel d’attraction. Si la demande se concentre essentiellement dans les communes touchant aux rives du lac, c’est toute cette région, au paysage idyllique et idéalement située entre Lausanne et Genève, qui fait l’objet d’une demande constante. «Le marché immobilier de la Côte reste un marché porteur, tant pour la vente que pour la location,» affirme Pierre Aguet, administrateur de Cogestim. Et de rappeler une équation de base, valable dans cette région, comme partout ailleurs dans les régions prisées : «Un objet neuf, dans un bon rapport qualité-prix,  demeure recherché par une clientèle informée.»

Le marché du neuf trouve toujours preneur

Désormais équilibré, après des années de folles envolées,  le marché du neuf opère donc un retour à la normale, avec son lot de valeurs sûres.

Même son de cloches du côté de Naef. Nicolas Sabater, directeur de l’agence du groupe, à Nyon, souligne également le succès des promotions qui ont tenu compte de la baisse du prix des terrains : «Les nouvelles promotions trouvent rapidement preneur. En deux mois, nous avons vendu 26 logements sur plan à Nyon.» Autrement dit, comme l’affirme Nicolas Sabater, la demande est toujours présente quand les prix sont en adéquation avec la réalité du marché. Et de constater une plus grande difficulté pour des objets basées sur des estimations de prix du terrain antérieures à 2012 et 2013.

De manière générale, la demande se concentre sur des objets à des prix moyens, voire inférieurs. Dans les communes les plus recherchées, comme en Terre Sainte, le segment des prix élevés a subi des baisses de valeurs radicales. «Terre Sainte continue à avoir un grand succès auprès de la clientèle, observe Nicolas Sabater. Les villages de cette région offrent de la tranquillité, mais aux portes de Genève.»

La clientèle est de plus en plus citadine

Jusqu’à Rolle, c’est Genève qui continue de fournir à La Côte une nombreuse clientèle de citadins. Poussés hors de la ville par le manque d’offres, les acheteurs potentiels  sont aimantés par des prix légèrement plus attractifs, en particulier à partir de Nyon. Ils se transforment dès lors en pendulaires. Et c’est pourquoi la recherche de résidences se focalise sur des communes bien desservies par les transports publics, ou à proximité d’une sortie d’autoroute.

Après quelques années de repli vers les hauteurs, certes bucoliques, mais également plus attractives en termes de prix, la clientèle a tendance à reprendre le chemin du lac. «Il y eut un temps où même à Saint-Cergue, la demande était forte,» rappelle Nicolas Sabater. Désormais, la clientèle se rapproche à nouveau du lac et des voies de communication, profitant de la baisse des prix.

L’attractivité des plus petites communes diminue

C’est donc un fait, l’attractivité des plus petites communes de la Côte, pittoresques mais moins bien desservies, a tendance à diminuer. Si les villages situés dans les hauteurs trouvent, certes, toujours preneurs, les prix doivent en revanche être en relation avec le marché. Car plus l’offre est importante, plus les clients ont naturellement à se montrer exigeants. Mais Pierre Aguet identifie aussi un autre paramètre: «Si le marché se concentre, aujourd’hui, autour des pôles urbains et économiques, ce n’est pas un hasard.» Les raisons sont multiples : «La principale tient à l’offre, de plus en plus importante dans les centres, et de facto de plus en plus intéressante.» C’est logique, les acheteurs ou les locataires s’orientent plus facilement vers les projets qui leur sont proposés. Mais cette concentration présente toutefois quelques désagréments : «Il faut relever que les candidats à la propriété deviennent de plus en plus critiques sur la qualité de vie offerte par les quartiers à haute densité, explique Pierre Aguet. Certes bien desservis, la vie n’y est pas si agréable et les mutations y sont nombreuses.»

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Le marché reste dynamique

Du côté des  prix, La Côte n’échappe ainsi pas au phénomène général de baisse observé dans l’arc lémanique. Disons qu’ils ont certainement même subi une plus forte correction que dans d’autres régions qui n’avaient pas été marquées par les envolées des dix premières années 2000.

«L’on peut raisonnablement s’attendre à une stabilisation vers le bas, estime Pierre Aguet. Mais elle intervient dans un marché qui continue à être dynamique, avec, espérons-le une offre plus équilibrée à la demande.» A titre d’exemple, à Nyon, et ce même si la situation varie au cas par cas, le prix du mètre carré construit a pu passer de 10000 francs à 8000 francs.

Sur le marché des villas, comme l’indique encore Nicolas Sabater, La Côte présente aussi de belles opportunités : «Là aussi, la baisse de la valeur des terrains produit des effets. Des maisons neuves, contiguës ou jumelles, sont proposées à des prix intéressants.»